Login

Cerner l’intérêt agronomique des litières de bois

Les litières à base de bois sont épandus sur prairies principalement, à raison de 15 à 20 m³/ha.

Dans les Pays de la Loire, une vingtaine d’agriculteurs, adhérents de Civam, ont analysé leurs pratiques sur prairie, céréales et maïs.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Ces dix dernières années, dans l’Ouest, la litière de bois déchiqueté s’est singulièrement développée. Et avec elle, sa valorisation aux champs. Pour autant, le comportement de cet amendement et son intérêt agronomique restent méconnus. « Les agriculteurs manquent de repères », confirme Lionel Magnin, directeur de la FRCivam des Pays de la Loire. Pendant deux ans, vingt-six fermes adhérentes — de la Mayenne, la Sarthe, la Loire-Atlantique et la Vendée — ont donc mis en commun et analysé leurs pratiques. Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet Climatveg qui s’intéresse à l’impact du changement climatique sur les filières végétales.

Pas de compostage systématique

Concrètement, la majorité de ces exploitations valorise les litières de bois-plaquettes sur prairies et dans ce cas, exclusivement à l’automne. Les doses apportées restent modestes : 15 à 20 m³/ha, en moyenne. À la marge, quelques agriculteurs font des apports avant céréale ou maïs, à des doses plus élevées : 40 à 50 m³/ha. À dire d’éleveur, la litière de bois déchiqueté est plus « facile » à épandre.

Le produit est plus homogène qu’une litière de paille, et les odeurs moindres. Les adhérents de Civam observent par ailleurs une dégradation « rapide » des plaquettes : sur prairie comme sur culture, ils n’en retrouvent pas l’année N+1. Concernant le compostage, il n’est pas systématique. Seule la moitié des agriculteurs passe par cette étape : principalement pour détruire les germes et les graines d’adventices, parfois aussi pour homogénéiser des produits issus de différents animaux ou encore mélanger des fumiers pailleux et ligneux. Selon les fermes, le compost est brassé entre une et trois fois. Dans le groupe, la durée maximale de compostage est de quarante et une semaines.

800 kg de matière organique par tonne de matière brute

Pour compléter ce travail, douze fumiers de bois-plaquettes ont été analysés. Les échantillons ont été prélevés avant épandage, six mois au minimum après la sortie des animaux ; dans certains cas, après brassage. Sans surprise, les résultats mettent en évidence un rapport C/N qui augmente avec la proportion de bois. Il est en moyenne de 26 pour un fumier 100 % bois, de 15,5 pour un mélange bois-paille. À titre de comparaison, la FRCivam cite une valeur de référence à 15 pour un fumier de bovin à base de paille.

De son côté, la teneur en matière organique est globalement plus élevée dans les fumiers qui contiennent du bois-plaquettes. La moyenne s’établit à 800 kg par tonne de matière sèche pour les litières 100 % bois. Elle dépasse légèrement 600 kg dans les litières mixtes (bois + paille). La FRCivam constate par ailleurs une variabilité de matière organique moindre dans les fumiers 100 % bois.

Enfin, concernant les éléments minéraux fertilisants, les fumiers qui contiennent du bois-plaquettes présentent de fait des concentrations moindres. Dans le détail et pour le potassium (K) : 12,1 kg par tonne de matière brute dans les fumiers 100 % bois, 16,5 kg/t pour le mélange bois-paille et une valeur de référence à 20,1 kg/t pour le 100 % paille. Pour le phosphore (P), les valeurs sont respectivement de 3,3 ; 4,5 et 4,7 kg/t de matière brute.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement